vendredi 11 juillet 2014

Et à la fin c’est l’Allemagne qui gagne


Le Corcovado aux couleurs allemandes ? 
"Football is a simple game ; 22 men chase a ball for 90 minutes and at the end, the Germans always win. »
Tout le monde connaît la petite phrase de l'attaquant anglais Gary Lineker : « et à la fin, c'est l'Allemagne qui gagne." 
Cette fois-ci encore, cela a de bonnes chances de se vérifier…
Oui, bien sûr, certains annoncent que c’est l’Argentine qui va gagner. Il faut bien entretenir le suspens. Il est d’ailleurs curieux que les commentaires en France sur les résultats de la Mannschaft soient toujours accompagnés de remarques restrictives. Genre : « ok, ils ont gagné, mais parce qu’ils ont fait preuve de réalisme », sous-entendu : « Il leur manque le « jogo bonito », le beau jeu qui caractériserait le football brésilien et latino-américain. Avouons-le: Nous avons toujours du mal avec l’Allemagne et l’amitié franco-allemande lancée par De Gaulle et Adenauer cache mal les même vieux clichés sur les allemands: Ils sont lourdingues, un peu «panzer». En tennis quand Boris Becker gagnait, c’était Boris « boum-boum ». Et quand aujourd’hui Claudia Schiffer vante les mérites d’une auto « made in Germany », où elle se moque du cliché des allemands trop sérieux et conclut pour expliquer son choix :«normal ! c’est une allemande.. », certains internautes commentent : « C’est une pub nazi ».
Finalement, nous aimions bien l’Allemagne quand elle était un nain politique; Comme l’avait écrit François Mauriac: « j’aime tellement l’Allemagne que je préfère qu’il y en est deux » ou encore comme le chantait Patricia Kaas : « De quel côté du mur, la frontière nous rassure ». Cela nous arrangeait bien que l’Allemagne soit divisée en deux. Ressasser le passé: Certains médias se sont complu à diffuser et rediffuser le fameux France-Allemagne de 1982, histoire de bien entretenir cette petite musique anti-allemande.
Alors que comme dirait Didier Deschamps : « Quand t’es pas né, t’es pas né ».
Et alors que cette équipe d’Allemagne non seulement joue bien mais est également sympathique, à l’image de l’Allemagne d’aujourd’hui, qui a tellement changé en 40 ans, avec tout cet éventail de joueurs de toutes origines.
Coup de sifflet final : Parions qu’il consacrera l’Allemagne. Mais que certains continueront à penser, comme cette autre phrase de Lineker : « Le problème avec les allemands , c’est qu’ils sont allemands ».

Playlist du blogodinho :
L’Orchestre « Allemand » de Nova Petropolis…
Banda Alem Winze

Il n’y a pas que le samba au Brésil !




mercredi 9 juillet 2014

Seleção + consternação = Revolução ?

Heureusement que l'Allemagne a donné Gisele Bundchen au Brésil!

E agora ? Et maintenant ? Voilà ce que se demandent les journaux brésiliens ce matin.
Arrêtons de folkloriser le Brésil, dont le seul opium du peuple serait le « futebol ». Mais on peut comprendre la « consternação » :  Mais imaginons un seul instant la France battue en demi-finale 7 à 1 par l’Allemagne au stade vélodrome ? Combien de voitures brûlées ? Marine et famille auraient appelé à la réouverture de la ligne Maginot…
En revanche, il est probable que la parenthèse merveilleuse de ces premières semaines de Mondial, où les stades étaient beaux, où l’ambiance était super, où les supporters faisaient la fête sur les plages de Rio, cette parenthèse va se refermer.
Le Brésil entre à nouveau en campagne électorale – les Présidentielles cet automne – et va retrouver ses difficultés. Pas celles de l’Argentine, au bord de la faillite économique, pas celles du Nigeria, au bord de la guerre civile avec Boko Haram, ni même celles de la France, lanterne rouge économique de l’Europe, et championne du monde de la déprime. Non : Celles d’un géant non pas émargent mais émergé, qui a plus changé en 15 ans qu’en 150 ans, et où la population rêve d’éducation, de transports, d’hopitaux, plus que de stades de foot.
Lorsque les feux du mondial seront éteints, la présidente Dilma Rousseff, qui n’a pas le charisme de son prédécesseur Lula, qui promet beaucoup et agit peu, risque elle aussi d’être renvoyée au vestiaire. Et devant la justice et les commissions d’enquête du Parlement. Car pendant que nos reporters jouaient à la baballe, les juges brésiliens continuaient d’enquêter. Notamment sur le scandale «Petrobas», le géant du pétrole, dont les dirigeants sont soupçonnés de corruption pour des opérations effectuées alors que l’actuelle Présidente était ministre de l’énergie, et où l’on retrouve des filiales de … GdF-Suez… Au moins 7 anciens ministres du P.T, le parti de Lula et de l’actuelle Présidente, sont poursuivis en justice, ou déjà condamnés et en prison !
Ce ne sont pas les favelas qui vont descendre dans la rue, ni les plus pauvres, mais bien ces déçus du miracle brésilien, les classes moyennes, dont le slogan est déjà« Fora Dilma » : Dehors Dilma.
Comme pour le Carnaval de la chanson, « la joie du peuple est une grande illusion… La tristesse ne finit jamais, le bonheur lui , si ! »

Playlist du blogodinho :
Le Samba do Alemão de Sérgio Andrade