Neige à Miramar
De petites équipes latino-américaines qui élimininent des
géants du foot européen. On cherche des explications, des excuses. La dernière
en date : Le climat.
Il fait chaud à Manaus, c’est le cagnard à Fortaleza, on
étouffe à Brasilia. Et les équipes européennes seraient donc désavantagées par
rapport aux joueurs venus de Colombie, Chili, ou Argentine.
Petite météo de la
semaine : Il fait entre entre 11 et 15 ° C à Porto Alegre où joueront
l’Algérie et l’Allemagne, 9 et 18 °C à Bogota (Colombie). On s’attend à des
températures proches de 0°C la nuit à Santiago (Chili), et à Buenos Aires,
c’est l’hiver. Et même si c'est rare, il peut même neiger, comme l’an dernier à la
même époque jusque sur la station balnéaire de Miramar.
Alors question climat, on voit mal quels avantages ou
désavantages ils auraient ou nous aurions !
Et puisque les « Bleus » jouent aujourd’hui à
Brasilia, rappelons que comme Belo Horizonte ou São Paulo, c’est une ville
construite en moyenne altitude - 1100 mètres pour la capitale du Brésil - et
qu’il y fait toute l’année beaucoup moins chaud qu’à Séville ou
Montélimar !
Nos commentateurs et journalistes continuent à projeter
leurs préjugés et visions folklorisantes sur le Brésil et l’Amérique latine.
Ils renouent avec la théorie du climat, bien connue en économie, et qui était
utilisée par les occidentaux pour expliquer pourquoi les pays du sud étaient
moins développés que ceux du nord. Sauf que aujourd’hui la croissance c’est
eux, en économie comme en foot.
Et puis, comment font les joueurs de l’équipe de France
originaires des pays tropicaux et équatoriaux? Comment des Florent Malouda
ou Bernard Lama ont-ils pu jouer au foot , alors que le climat à Cayenne n’est
pas plus « froid » qu’à Manaus ?
Quand Christophe Colomb a découvert les côtes de l’Amérique,
les Antilles, il a décrit le climat non
pas comme une fournaise mais comme « aussi doux qu’un printemps en Andalousie ».
Ne nous cherchons pas d’excuses : Ce mondial au Brésil
montre surtout que sur la planète foot les européens doivent faire la place à des
nouveaux entrants : Aujourd’hui, l’Amérique latine. Demain, en 2018 ou
2022, les équipes africaines. Même si in fine le 13 juillet, ce sont les
allemands voire les français qui sont sacrés champions.
En sport, comme en économie, il va nous falloir nous battre
pour gagner notre leadership. Et là que vont dire les Le Pen père, fille,
petite fille ? On ferme les frontières ?
Au fait, toujours le portugais. C’est simple, pourtant :
Pas Rio de » Dja-neiro », mais
« Ja- neiro » : Débouchez-vous les
oreilles, les gars !
Et on dit Ma-ra-ca-na. Et pas Maracagna , on n’est
pas en Espagne !
Playlist du blogodinho :
La vidéo Rio 40 °C ,
Fernanda Abreu, star du samba-funk
Parce qu’en été , en
janvier, il fait vraiment chaud à Rio !
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