Nous avons été plus de 15 millions à suivre le premier match
de Bleus à Porto Alegre. Du stade nous avons entraperçu quelques structures
formant une sorte de grande coque. « Un magnifique stade raté » selon
une phrase de Guy Roux, très retweetée par la presse locale, en français dans
le tweet. Sauf quelques rares exceptions, rien ne ressemble plus à un stade
qu’un autre stade, Quoique… Porto Alegre possédait déjà un stade gigantesque
l’Arena do Gremio. Etait-il indispensable d’en construire un nouveau dans cette
ville d’un million d’habitants ? Sauf pour nourrir des intérêts très
locaux et très « BTP », d’où ces chantiers coûteux, pas complétement
terminés.
Qui se souvient qu’en son temps, il y a 10 ans à peine,
Porto Alegre était considérée comme le laboratoire des altermondialistes, des
partisans d’un autre développement fondé sur la participation des habitants et
mouvements associatifs ? Et l’on voyait les dirigeants du Parti
Travailliste Brésilien, le parti de Lula et l’actuelle Présidente Dilma
Rousseff, bras dessus, bras dessous, avec José Bové, ou Danielle Mitterrand. Un
autre monde, un autre développement était possible et la démocratie
participative de Porto Alegre allait montrer l’exemple.
Cela paraît bien loin, comme les promesses faites aux
dizaines de milliers de familles déplacées par des travaux pharaoniques mais
toujours inachevés. Car ce n’était pas qu’un stade qu’on construisait, mais un
réaménagement de la ville et de son système de transports.
Porto Alegre découvre qu’elle est comme le reste du Brésil,
elle qui se prenait pour une sorte d’Europe brésilienne. Avec sa population
plutôt d’origine allemande et italienne, comme dans l’état voisin, à Florianopolis
ou Blumenau, dont la fête de la bière est le deuxième événement le plus populaire
au Brésil, après le carnaval de Rio.
Porto Alegre n’est plus si heureuse que ça, et les jeunes de
la ville s’en moquent avec un clip « un-happy » qui détourne le
« happy » de William Pharrell.
Sauf pour les « bleus » qui y ont fait un match en
fanfare, Porto Alegre, annonce les lendemains de Coupe qui déchantent.
Notamment pour l’actuelle Présidente Dilma Rousseff, qui pensait sa réélection
aux Présidentielles de novembre prochain, aussi assurée que… la victoire du
Brésil au mondial.
Ma playlist :
Aucun commentaire:
Enregistrer un commentaire